Parfums : substances problématiques et risques d’allergies

15 Octobre 2012 


Parfums : substances problématiques et risques d’allergies

Les parfums sont un exemple des substances chimiques créées par l’homme. Aujourd’hui, les produits cosmétiques contiennent des milliers de substances odorantes artificielles.

  • À ses débuts, la chimie des substances odorantes faisait naître une véritable euphorie. On pensait pouvoir profiter de toutes sortes d’odeurs sans craindre un risque allergène. Les espoirs du début semblèrent se confirmer.
  • Mais aujourd’hui nous savons que la réalité est toute autre. Un exemple est le Lyral, substance odorante synthétique. À partir des années 60, elle fut souvent utilisée dans les parfums et cosmétiques. Ce n’est que 30 années plus tard qu’on s’aperçut que le Lyral peut déclencher de fortes réactions allergiques.
  • Ci-dessous, vous trouverez plus de détails sur les risques liés aux substances odorantes de déclencher des allergies.

    Certaines substances sont soupçonnées être cancérigènes
    Le potentiel allergène de certaines substances odorantes est seulement un des problèmes des parfums. Certaines matières, odorantes et autres, peuvent être encore plus dangereuses.

    Cancérigènes : certains composés musqués synthétiques
    Le vrai musc est un produit de la nature, une substance odorante sécrétée par le chevrotain (ou daim) porte-musc mâle pendant le rut pour attirer les femelles. Son odeur attirait irrésistiblement aussi les créateurs de parfums. Pour obtenir le musc, les daims doivent y laisser leur vie. Pour les protéger et sauver l’espèce, le vrai musc doit donc être mis au ban. Mais des raisons financières expliquent aussi l’arrêt de l’utilisation du vrai musc : il est extrêmement coûteux.

  • Pour y substituer, l’industrie des parfums a proposé de nombreux composés nitro-musqués comme le musc xylène, le musc ambrette, le musc cétone, le musc mosken ou des muscs polycycliques comme le Galaxolid, le Cashmeran ou le Celestolid. Pourtant, des données alarmantes concernant ces ersatz existent depuis des années.
  • Certains d’entre eux sont aujourd’hui interdits, car ils sont fortement soupçonnés d’être cancérigènes.

D’autres composants douteux pouvant être présents dans des parfums conventionnels
Le problème des composés musqués problématiques n’a toujours pas été réglé définitivement. C’est-ce que montre un test de parfums du magazine de consommateurs allemand Öko-Test (dans son édition « Kosmetik & Wellness, 2012). Parmi les parfums analysés en laboratoire il y avait des produits de maisons célèbres comme Chanel, Calvin Klein, Armani, Gucci, Versace ou Yves Saint Laurent.

Composés musqués polycycliques :
ces substances synthétiques problématiques qui peuvent se fixer dans le corps ont été trouvées par Öko-Test dans 18 des 23 produits conventionnels.

  • Parmi les substances problématiques décelées par Öko-Test, il y avait aussi le Cashmeran et des composés nitro-musqués.

Le consommateur ne peut pas voir si de telles substances sont contenues, car elles ne sont déclarées que sommairement sous les termes « Parfum » ou « Arôme ».

Filtres UV :
Il existe des filtres de protection solaire synthétiques qui ont des effets hormonaux. Voir à ce sujet « Les Filtres UV » .De tels filtres sont aussi contenus dans de nombreux parfums. On les reconnaît aux termes INCI • Ethylhexyl Methoxycinnamate, ou • Benzophenone-3.

Phthalate de diéthyle :
Stabilisateur de parfum et dénaturant. Ce phthalate, un plastifiant, est heureusement de moins en moins utilisé.

Le risque d’allergies lié aux parfums

Le fait que des personnes aient des réactions allergiques à des matières naturelles est bien connu. Il a des femmes et des hommes qui ne supportent pas les noisettes et la cannelle ou qui ont le rhume des foins à cause du pollen. Et puisqu’un grand nombre de consommateurs est allergique aux substances odorantes, certaines d’entre elles ou plutôt leurs composants doivent être déclarés.

26 parfums doivent être déclarés
26 substances odorantes doivent, si elles sont présentes, obligatoirement être mentionnées dans la déclaration INCI. Ceci à partir d’une certaine concentration : 0,001 % pour les produits leave on (c’est-à-dire qui restent sur la peau) et 0,01 % pour les produits rinse off, (destinés à être rincés).

  • Mais le potentiels allergène de ces 26 substances n’est pas le même. Les recherches de la Fédération allemande pour l’information des cliniques dermatologiques (IVDK, Informationsverbund Dermatologischer Kliniken) ont permis d’évaluer ce risque pour des substances spécifiques.
  • Le principe est simple : si une substance est souvent employée et ne se révèle que rarement allergène, le risque est à considérer comme faible.
  • Si, en revanche, une substance est utilisée rarement mais déclenche souvent une allergie lors d’un test, son potentiel de risque est élevé.
    Selon les études et les données dont on dispose, la plupart de ces 26 substances n’ont qu’un potentiel allergène minimal.

    Potentiel allergène élevé :
    Mousse de chêne (Oak Moos, Evernia Prunastri Extract)
    Mousse d’arbre (Tree Moos, Evernia Furfuracea Extract)
    Cinnamal
    Isoeugenol

    Potentiel allergène moyen :
    Cinnamyl Alcohol
    Hydroxycitronellal, Hydroxyisohexyl 3-Cyclohexene Carboxaldehyde (appellation commerciale : Lyral)

    Les moins problématiques :
    Alpha-Isomethyl Ionone
    Amyl Cinnamal
    Amylcinnamyl Alcohol
    Anise Alcohol
    Benzyl Alcohol
    Benzyl Benzoate
    Benzyl Cinnamate
    Benzyl Salicylate
    Butylphenylmethylpropionate
    Citral
    Citronellol
    Coumarin
    Eugenol
    Farnesol
    Geraniol
    Hexyl Cinnamal
    Limonene
    Linalool
    Methyl 2-Octynoate.

 

 
Bien comprendre les mises en garde contre les risques d’allergies
Une mise en garde contre les risques d’allergies donne souvent une fausse impression. Il ne viendrait à l’idée de personne de ne plus manger de noix, parce qu’une voisine y est allergique. Cela veut dire que la tolérance à une substance dépend aussi de la personne elle-même.

  • Celui qui n’a pas de problèmes avec le thym, le romarin, la cannelle ou la citronnelle ne développe aucune allergie au contact normal avec ces substances.
  • Celui qui souffre d’une allergie doit éviter ces substances auxquelles il réagit. Le fait que certaines substances sont classifiées plus ou moins allergisantes n’est qu’une mesure de sécurité.
  • Une telle classification est faite par exemple si l’on constate qu’un nombre croissant de personnes montre une réaction allergique vis-à-vis d’une certaine substance. Une évolution significative peut être de 1 % à 2 %, à 4 % ou à un pourcentage encore plus élevé.
  • Pourtant, dans le sens inverse, cela signifie toujours que 98 % ou 96 % des personnes n’ont aucun problème avec cette substance.

    Des tests sont effectués à partir d’un mélange de substances odorantes.

    Si l’on soupçonne une allergie aux parfums chez un patient, on lui propose un test au « fragrance mix ». C’est un mélange composé des substances qui déclenchent le plus souvent des réactions positives : il s’agit entre autres de l’alcool cinnamique, de l’aldéhyde cinnamique, de l’eugénol, de l’isoeugénol, du géraniol et (pour ce qui est des extraits) de l’absolue de mousse de chêne.
     

 
Les matières naturelles sont-elles mieux tolérées ?
Le consommateur ne peut pas identifier à la seule lecture des appellations s’il s’agit, pour une des substances odorantes listées ci-dessus, d’une substance synthétique ou du composant d’une huile essentielle naturelle.

  • Le géraniol, le linalool ou le farnesol peuvent être les composants d’un produit entièrement naturel, une huile essentielle par exemple. Par contre le géraniol peut aussi être obtenu à partir d’huile minérale.
  • Il peut être d’une importance essentielle pour le consommateur de savoir si la substance odorante est chimique ou le composant d’une huile naturelle. Il y a des indications qui semblent dire que les huiles essentielles sont mieux supportées.

 

Allergisant ou pas ? Il y a géraniol et géraniol
Le BDIH allemand a fait mener une enquête concernant le géraniol. On a testé sur 50 personnes ayant montré une réaction allergique au géraniol, comment elles réagissaient à des huiles essentielles contenant du géraniol.

  • 20 % des probants, c´est à dire 10 personnes sur 50, ont montré une réaction à la substance odorante géraniol isolée chimiquement.
  • Aucune personne n´a réagi aux huiles essentielles contenant du géraniol.

 

Wala aussi a commandé une étude
Des médecins, des thérapeutes et plus de 900 esthéticiennes travaillant avec les produits naturels Dr. Hauschka ont incité Wala à lancer une étude. Ils avaient constaté dans la pratique que les produits Wala et Dr. Hauschka ne posaient pas de problèmes aux patients allergiques au « fragrance mix » (mélange de parfums).

  • 25 personnes présentant une allergie de contact au « fragrance mix » furent donc testées dans une clinique dermatologique universitaire.
  • Le protocole d’expérience prévoyait en tout 500 tests utilisant une huile Dr. Hauschka.
  • Il n’y eut que 17 réactions allergiques sur les 500 tests. On aurait pourtant pu s’attendre à un chiffre plus élevé, les personnes testées étant toutes des allergiques « confirmées ».
  • Aucune réaction allergique pour une concentration de 0,5 %.
  • 17 réactions sous forme d’allergie de contact seulement dans le cas d’une concentration de 5 %.
  • En général, les huiles essentielles sont employées dans une concentration de 0,10 % à 1,00 %. Un dosage de 5 % est largement au-dessus des usages.

 

Pourquoi certaines substances sont-elles plus allergisantes que d’autres ?

 Pour pouvoir déclencher une allergie de contact, une substance doit se lier à des protéines. Plus cette liaison est forte, plus la probabilité d’allergie augmente. Les aldéhydes et les substances qui séparent des aldéhydes (parmi eux un grand nombre de substances odorantes et de conservateurs) font partie de ces substances plus allergisantes.