La vérité cosméto du mois : Le lait Corps Ultra Doux de Garnier revu à la loupe

 

mai 2017

Garnier

Ultra Doux, lait corps nourrissant

250 ml,  4,26 €

 

Parmi les matières actives en cosmétique, il y a bien sûr  des «classiques» ; les huiles végétales et notamment l’huile d’olive, utilisée depuis des siècles pour le soin de la peau et des cheveux, et réputée pour ses propriétés de soin multiples.

Le lait corps nourrissant de Garnier pour peaux très sèches met en avant cette huile de soin fabuleuse, en parlant même «d’olive mythique» et d’un soin à «l’huile d’olive vierge, une huile d’exception».

Les louanges de cette «huile mythique» ne s’arrêtent pas là. Dans le descriptif du produit sur le site de Garnier, on comprend que tout tourne autour de cette fabuleuse huile de soin :

« L’HUILE D’OLIVE VIERGE, UNE HUILE D’EXCEPTION

Issue d’un arbre millénaire, l’huile d’olive vierge est un véritable élixir utilisé depuis l’Antiquité pour ses propriétés hautement nutritives et l’extrême confort qu’elle procure à la peau. Extraite à froid pour mieux conserver ses propriétés, elle apporte à votre peau une hydratation intense. »

 http://www.garnier.fr/soin-du-corps/beaute/garnier/ultra-doux-corps-olive-mythique/lait-nourissant

On a presque envie d’y croire avec ce beau flacon couleur olive verte qui évoque cette huile mythique….

 

Mais quelle rôle joue réellement l’huile d’olive dans la formulation de ce Lait Corps ?

En regardant de plus près la composition du produit, la réalité s’avère bien différente : dans la liste des matières principales, on retrouve d’abord des composants issus de la pétrochimie ; petrolatum et silicones, on y retrouve également une flopée de composants problématiques : des colorants azoïques, des PEGs, des conservateurs de synthèse classés perturbateurs endocriniens, etc.

L’huile d’olive, -mise en avant par le fabricant comme s’il s’agissait de la matière active de base-, est au final noyée au milieu de cette formule pas très naturelle.

On revient toujours aux mêmes principes : une touche d’huile végétale ou de composants naturels parmi une flopée de composants controversés de synthèse ne rend pas la formule automatiquement «green».

Composition : INCI: Aqua/water, petrolatum, glycerin, paraffinum liquidum/mineral oil, cetearyl alcohol, dimethicone, butyrospermum parkii butter/shea butter, benzyl alcohol, benzyl salicylate, caprylyl glycol, carbomer, cl15510/orange 4, cl47005/acid yellow 3, coumarin, glyceryl stéarate, hexyl cinnamal, limonène, linalool, olea europaea oil/olive fruit, palmitic acid, peg-100 stéarate, pentaerythrityl tetra-di-t-butyl hydroxyhydrocinnamate, phenoxyethanol, sodium hydroxide, stearic acid, parfum/fragrance. (FIL B173640/1). Sans paraben.

Analyse des composants :

Les composants naturels ne sont ni les composants principaux, ni les composants les plus significatifs du produit.

Ce sont les 5-8 premiers composants qui constituent majoritairement le produit et l’huile d’olive intervient au final qu’en….18ème position de la formule !

Les principaux composants hydratants de ce produit sont des huiles minérales et des composants issus de la pétrochimie ; le Petrolatum (2ème), Paraffinum Liquidum (4ème), Dimethicone (6ème), la Glycerin (3ème) peut être d’origine minérale ou végétale, le seul composant hydratant naturel, c’est le beurre de karité Butyrosperum Parkii (7ème). 

L’huile d’olive est positionnée bien trop bas dans la liste INCI pour avoir un effet notable sur l’ensemble de la formulation.

Ces huiles minérales ou synthétiques procurent hydratation, -certes-, mais posent problème à bien d’autres niveaux (voir l’encadré ci-dessous).

Une fois de plus d’autres substances controversées se sont glissées dans la formule :

  • Le Peg-100 stéarate, qui fait partie des PEG, des matières éthoxylées. Obtenues à partir de gaz extrêmement réactifs et toxiques, issues d’un procédé chimique qui impose des mesures de sécurité les plus strictes. Les PEG sont par ailleurs susceptibles de rendre la barrière de la peau plus perméable à d’autres substances et ne sont pas très biodégradables, donc polluantes.
  • Se rajoutent des matières premières problématiques sur le plan environnemental; car  très polluantes: l’antioxydant Pentaeriythrityl Tetra-DI-T-Butyl Hydroxyhydrocinnamate
  • Le Phenoxyethanol; conservateur de synthèse controversé, potentiel toxique avéré (nocif pour le foie, notamment)
  • Le CI15510 Colorant azoïque, orange. Les colorants azoïques qui permettent d’obtenir des teintes vives et variées mais sont susceptibles libérer des amines aromatiques, dont l’aniline. Irritations des yeux, des muqueuses, de la peau possibles en cas de contact important et prolongé.

L’huile d’olive, -si mythique qu’elle soit-,  est un peu perdue dans cette formulation et doit se contenter d’un rôle de figuration dans ce produit qui donne finalement la place principale aux composants de synthèse.

Dommage, car l’huile d’olive compte parmi les huiles de première qualité pour les soins de la peau et des cheveux. Elle pénètre bien dans la peau, l’assouplit et présente d’excellentes propriétés de soin. Riche en vitamine E, phytostérols et en polyphénols, c’est un allié de taille pour l’hydratation optimale et pour contrer le vieillissement prématuré de la peau.

Une copie à revoir … entièrement donc pour ce lait hydratant, afin de rendre à « l’olive mythique » la première place du podium.