1 ) Vous êtes présent sur la scène des certifications depuis quelques années, présentez-nous votre organisme, Expertise Végane Europe et son évolution….
Expertise Végane Europe est un organisme de contrôle et labellisation spécialisé créée sur le modèle de la certification agriculture biologique pour répondre à l’absence de réglementation de l’allégation « vegan ». Nous intervenons sur le terrain pour réaliser des audits et contrôles permettant d’assurer la fiabilité de l’allégation et des produits. Nous expertisons toutes sortes de produits : alimentaire, matières premières, cosmétiques, textile, dispositifs médicaux, produits issus de l’agriculture végane…
2) Concernant la certification des cosmétiques véganes, selon vous, quelles sont aujourd’hui les attentes des marques et des consommateurs ?
Les consommateurs recherchent globalement des produits plus sains, véganes et respectueux de l’environnement. Ainsi, les marques s’adaptent à cette nouvelle tendance en formulant des produits cosmétiques à base de matériaux naturels ou peu transformés, et remplacent les sources animales. La certification végane implique également l’aspect « sans cruauté », c’est à dire que ni le produit fini ni les ingrédients n’ont occasionné de tests sur les animaux vivants (aujourd’hui une obligation européenne). Chez EVE, c’est aussi et surtout un produit fini qui n’a occasionné de tests in-vitro sur des supports animaux morts et sous-produits animaux (cornée de bœuf, œuf, tissus animaux, cellules de rongeurs etc.) comme il est encore autorisé et d’usage dans la cosmétique actuelle.
3) De quelle manière votre démarche de certification se distingue-t-elle des autres certifications vegan ou labels de protection animale ? (Vegan Society, One Voice, Peta….)
Notre organisme se distingue par son objectif d’incarner un organisme certifié ISO qui répond aux exigences des organismes certificateurs en terme d’expertise approfondie, de procédure, d’indépendance, de contrôle et d’audit régulier. Ce que ne proposent pas les associations telles Peta et One Voice car leur cœur de métier est le militantisme et la communication. Essentielles au départ, aujourd’hui leurs certifications sont trop simples à obtenir et n’impliquent pas de contrôle physique ni échantillonnage. Nous nous distinguons également par l’agrément des services (100% végane) et par notre certification Agriculture Biocyclique Végétalienne, qui garanti un produits végane depuis le champ jusqu’à l’assiette.
4) Sur notre site (en analysant la formulation des produits, par ex.), nous avons souvent constaté que les cosmétiques labellisés ou estampillés « vegan », n’intégraient pas forcément l’aspect de la protection environnementale. Vu que les animaux sont aussi les premières victimes de la pollution et du réchauffement climatique, cela ne fait pas vraiment sens.
Le véganisme implique le refus de la marchandisation des animaux : les produits issus de l’élevage, de l’abattage, de la chasse et de la pêche. Tout autre notion est hors sujet de l’allégation. Ainsi nous pouvons difficilement impliquer d’autres principes qui ne respecterait pas cette allégation de base, comme la notion de pollution. Malheureusement, le public ne discerne par bien cette notion de refus de la marchandisation et l’assimile trop souvent au bio ou au naturel, voir à d’autres notions hors sujet. Les hydrocarbures, les substances controversées ou les produits transformés correspondent tout de même à l’allégation végane. Les entreprises ont le droit d’obtenir la certification végane si elles le souhaitent si l’allégation est valable. Maintenant il appartient au consommateur de les boycotter en raison de leurs aspects négatifs. Ne pas participer au trafic des animaux n’est pas un gage de perfection.
5) Est-ce votre votre démarche de certification apporte des garanties supplémentaires en matière de protection de l’environnement ?
Pour répondre à ses problématiques environnementales, nous avons tout même une liste de substances refusées afin d’affirmer notre engagement personnel à l’amélioration continue des formulations. Nous interdisons donc les principales substances controversées telles les phtalates, parabènes, l’aspartame, les nanoparticules, le bisphénol, les glutamates…La liste est disponible sur notre site Internet. Il est possible que cette liste évolue pour répondre à éventuelles nouvelles découvertes scientifiques relatives à des substances dangereuses.
Hélène Modrzejewski
Responsable d’expertise / Expertise manager
D’autres présentations de projets ou marques se trouvent sur le site.