La Vérité Cosméto du mois: Eyeliner LUSH Fantasy revu à la loupe

LUSH Fantasy Eyeliner

LUSH Fantasy Eyeliner, 5 g –22 €

La marque LUSH fait partie des marques que l’on pourrait qualifier d’engagée, même «militante», avec des actions médiatiques très fortes pour la cause animale, contre le gaspillage, en faveur du mode de vie végan et bien d’autres cause «nobles». Et toujours avec un ton assez décalé, qui fait certainement bouger les choses dans l’industrie cosmétique.

Les promesses de LUSH

Mais qu’en est-il réellement de la qualité des produits, des composants, des engagements réels à ce niveau là ?

Si on regarde de près la formulation des produits…. est-qu’ils sont réellement aussi honnêtes, transparents, écologiques et engagés que la marque veut faire croire ?  Le discours des «cosmétique frais», «faits-maison» dans l’arrière boutique tient-il la route si on regarde de plus près la composition des produits ?

Les personnes qui se sont lancées dans la formulation des cosmétiques «faits-maison» savent à quel point la question de la conservation est délicate. Soit on formule pour une consommation immédiate (un gommage, un masque, etc), soit on conserve avec des conservateurs de synthèse plus ou moins problématiques ou acceptables, soit on conserve au frais avec toujours une incertitude de durée de conservation. Ce qui surprend toujours également quand on passe devant un magasin Lush, ce sont les parfums particulièrement forts, qui embaument parfois même la rue et les boutiques avoisinantes.

Et ces parfums entêtants dans les boutiques, alors ?

Très très peu probables qu’il s’agisse de parfum naturels, les parfums naturels (issus  d’huiles essentielles) sont beaucoup plus volatils, seuls les parfums de synthèse peuvent être aussi présents, marqués et durables. Passons au test produit pour vérifier si l’argument de cosmétiques « frais, faits maison »  tient la route à l’analyse de la formulation.

Une femme qui s'applique du eyeliner, comme celui de Lush

Plein phares sur l’eye-liner fantasy LUSH

Pour la Vérité Cosméto du mois, nous avons posé notre regard critique sur un produit de maquillage, l’eye-liner fantasy LUSH

Le descriptif sur le site nous renseigne ;

« Mettez des paillettes dans votre vie avec Fantasy, notre Eyeliner liquide vegan doré métallisé ! (…) Ingrédient clé :
Nos Eyeliners sont composés d’une base apaisante à l’huile de jojoba bio et au gel d’aloe vera bio issu du commerce équitable. Ils sont donc faciles à appliquer et très doux pour les yeux. Linez, floutez ou estompez selon vos envies avec ce produit longue tenue léger, et pourtant si pigmenté, pour un fini sublime jusqu’à la fin de la journée.

Regardons de plus près la liste des composants de l’eye-liner fantasy LUSH

Composition (INCI) : Aloe barbadensis, Calcium sodium borosilicate, Eau (Aqua)Styrene/Acrylates/Ammonium Methacrylate Copolymer, Stearic Acid, Simmondsia chinensis, Titanium dioxide, Synthetic Fluorphlogopite, Triéthanolamine, Glycérine, Glyceryl Stearate SE, Silice (Silica), Xanthomonas campestris, Polyvinylpyrrolidone (PVP), Butylene glycol, Sodium laureth sulfate, Potassium Sorbate, Tetrasodium EDTA, Ammonium Hydroxide, Oxyde d’étain (Tin oxide), CI 77491, CI 77492, Methylparaben, Propylparaben

Analyse des composants :

Comme toujours, ce sont les 8-10 premiers composants qui constituent majoritairement le « profil » du produit. Le premier composant étant présent en quantité la plus élevée et la suite en ordre décroissant. Et parmi ces premiers composants, on retrouve par exemple Le EDTA et des polymères de synthèse polluants. Et aussi par exemple des substances de synthèses controversées comme le triethanolamine, voir explication ci-dessous.

Des substances controversées se sont glissées dans la formule :

  1. Le triethanolamine, un composant qui est utilisé soit comme substance tampon, comme émulsifiant ou tensiofactif, mais qui est susceptible de former des nitrosamines, cancérigènes.
  2. Styrene/Acrylates/Ammonium Methacrylate Copolymer, un agent filmogène polluant
  3. EDTA, peu biodégradable et polluant, (voir fiche composant sur le site)
  4. Deux conservateurs de synthèse, le methylparaben et le propylparaben classés également en tant que perturbateurs endocriniens.
  5. Titanium Dioxide / Dioxyde de titane : l’évaluation se fera en fonction de la forme utilisée dans la formule: sous forme de nanoparticules ? ou micronisé ?Plus d’explications au sujet de ce composant et de son évaluation dans l’article suivant: 

VERDICT :

Bien sûr que l’on y retrouve également quelques composants naturels, minéraux ou végétaux ; du gel d’aloe vera, de l’huile de jojoba, de la glycérine…mais elles restent « flanquées » par des composants réellement controversées et polluants. Et le fait que Lush qualifie l’ensemble des ingrédients synthétiques comme « ingrédients synthétiques sûrs » est une interprétation purement personnelle de la marque, largement contestable au vu de la formulation. Des  «cosmétiques frais» qui nécessitent apparemment des conservateurs de synthèse lourds, -en partie considérés comme perturbateurs endocriniens-comme ceux que l’on retrouve dans la formulation ci-dessus.

Engagé pour l’environnement ?

Pour une marque qui se veut engagée dans la protection de l’environnement, des animaux et par définition de leur habitat – l’utilisation de ces substances dans le socle de la formulation est juste incompréhensible et illogique. Peu cohérent pour une marque qui met en permanence en avant son côté « pseudo-artisanal » son engagement pour l’environnement… et les animaux, en affichant par exemple les produits végans, qui contiennent parfois de nombreux composants polluants, rajoutant à la problématique de la pollution globale. Et donc contribuant aussi à son niveau à la destruction de notre environnement, et de l’habitat de vie des animaux.

Végan, mais polluant ?

On ne le répètera jamais assez un produit certifié végan,…comme ceux analysés sur le site,  qui ne sont pas aussi écologiques que possible, respectueux de l’environnement de vie des animaux… ne fait pas sens.

Un brocoli peint en vert qui représente le Greenwashing
Greenwashing