Janvier 2014
L’organisation mondiale de la santé (WHO) a qualifié les substances chimiques qui interfèrent avec le système hormonal (aussi appelées «perturbateurs endocriniens») dans une étude de 2013 de „global threat“, de «menace globale». Dans le secteur des cosmétiques les avis divergent, par exemple, au sujet du potentiel de toxicité de substances comme les parabènes qui interfèrent légèrement avec le système hormonal.
L’étude d’une association allemande de protection de l’environnement, le BUND (Bundes für Umwelt und Naturschutz Deutschland) démontre bien la problématique très répandue de l’utilisation de ces substances. Pour cette étude 60.000 produits de cosmétiques et de soin disponibles sur le marché allemand (et dans les pays germanophones limitrophes) ont été évalués. Le résultat :
- 30 % des produits contenaient des perturbateurs hormonaux.
- Un produit sur cinq contenait plusieurs perturbateurs endocriniens, par exemple des parabènes pour la conservation ou certains filtres UV. • Le Methylparaben était présent dans 24 % des produits, le Propylparaben dans 18 % des produits, L’ethylparaben dans 12 % et le Butylparaben dans 10 % des produits.
- Chez les marques leaders du marché, comme L’Oréal et Beiersdorf (Nivea), presque un produit sur deux contenait des composants qui interfèrent de manière considérable avec le système hormonal.
Les produits de cosmétique naturelle et bio certifiés ne contiennent aucun perturbateur endocrinien
Selon l’étude de l’association allemande de protection de l’environnement (le BUND), vous ne trouverez aucun perturbateur hormonal chez les fabricants et marques suivantes (marques principalement représentées sur le marché allemand, liste non exhaustive) :
- Annemarie Börlind
- Dr. Hauschka
- Laverana Naturkosmetik (marque: Lavera)
- Logocos Naturkosmetik (marques: Logona, Sante)
- Weleda Naturkosmetik
Que l’on ne trouve pas de substance susceptible d’interférer avec le système hormonal dans les produits de cosmétique naturelle et bio certifiés, n’est pas très surprenant. Les substances concernées ne sont tout simplement pas autorisées.
De manière générale, la règle suivante s’impose : les produits certifiés par les différents cahiers des charges de cosmétique naturelle et bio : ECOCERT, NATRUE, BDIH, COSMOS ou Nature & Progrès, ne peuvent pas contenir de perturbateurs endocriniens, comme des parabènes ou certains filtres UV de synthèse.Les conservateurs : un sujet particulièrement problématiqueLes fabricants de cosmétique conventionnelle disposent d’une large palette de différents conservateurs. Leur utilisation est contestée pour les raisons suivantes : - Il existe des études qui démontrent que les parabènes présentent une légère activité oestrogénique.
- Le Propyl-et Butylparaben sont par ailleurs susceptibles d’avoir un effet négatif (impactant) sur les hormones sexuels masculins (les androgènes), ce qui ne semble pas être le cas avec le Methylparaben und Ethylparaben.
- En cosmétique naturelle et bio certifiée, on autorise seulement une liste très restreinte de conservateurs. Aucun des conservateurs considérés comme particulièrement problématique, (comme par exemple les substances organo-halogénées, susceptibles de libérer du formaldehyde) n’est autorisé.Une nouvelle règlementation européenne pour les parabènesEtant donné que le Comité Scientifique de Sécurité des Consommateurs Européens (SCCS) n’a jamais pris de décision claire concernant les parabènes, le Danemark a mis en place ses propres mesures : interdiction d’utiliser du Propyl-, Butyl-, Isopropyl- et Isobutylparaben dans les produits cosmétiques pour les enfants en-dessous de 3 ans. En 2013, le SCCS a finalement émis une règlementation au sujet des parabènes.
Selon le SCCS, les parabènes autorisés ne représentent pas de risque, même pas pour les enfants. Concernant les tout-petits, jusqu’à l’âge de 6 mois, le SCCS ne peut par contre pas totalement écarter de risque, notamment au sujet des produits de soin pour le change.
- La zone délicate du change est souvent irritée, ce qui peut favoriser l’absorption de substances par la barrière cutanée. Afin de mieux évaluer les éventuels risques, il faudrait approfondir les recherches à ce sujet. Le meilleur conseil pour les parents aujourd’hui, c’est d’opter d’ores et déjà pour la sécurité en sélectionnant des produits de change qui ne contiennent pas de parabènes.Les consommateurs sont en mesure de faire pressionL’étude du BUND a crée un véritable tollé en Allemagne. Et cette étude a fait son effet :
La société Johnson & Johnson, fabricant de la légendaire crème pour bébés Penaten a décrété qu’il n’y aurait plus de parabènes dans sa crème de change à partir de mi-mars 2014.
Chasser la peste par le choléra
Attention! De nombreux produits mentionnent désormais «sans parabènes» sur leurs emballages. Mais quels sont les conservateurs qui sont utilisés à leur place ?
Les consommateurs devraient notamment vérifier si le « Methylisothiazolinone » est présent dans la liste des ingrédients. Très souvent ce composant est utilisé à la place des parabènes. Cela revient à chasser la peste par le choléra, car de plus en plus de personnes sont allergiques au Methylisothiazolinone.