La Vérité Cosméto du mois : gel douche NUXE révu à la loupe

Janvier 2018

NUXE

Body

Gel Douche Fondant

Aux pétales de fleur d’amandier et d’oranger

mousse fine, sans savon

400 ml, prix : 9 €

La marque NUXE fait partie des marques qui proposent à la fois des gammes certifiés bio ( la gamme « Nuxe Bio Beauté ») et des produits qui ne sont pas certifiés.

Parfois cela peut créer la confusion chez les consommateurs qui ont tendance à croire que l’ensemble de la marque serait formulé de la même manière. 

L’analyse de la liste des composants peut s’avérer utile pour les produits qui ne sont pas certifiés.

Le gel douche fondant sélectionné ici ne fait pas partie de la gamme certifiée.

Voici le descriptif du produit sur le site de la marque :

« Avec sa base lavante d’origine végétale, ce gel douche sans savon pour le corps, aux Pétales de Fleurs d’Amandier et d’Oranger, nettoie avec une infinie douceur. Soin essentiel quotidien, il va vous faire fondre de plaisir avec sa mousse fine et délicatement parfumée. 

Ingrédients d’origine naturelle Fleurs d’Amandier et d’Oranger … Sans paraben. »

Contient 96 % d’ingrédients d’origine naturelle

 

Ingrédients/ INCI gel douche Fondant NUXE:

AQUA/WATER, SODIUM LAURYL SULFATE, GLYCERIN, CAPRYLYL/CAPRYL GLUCOSIDE, ACRYLATES/C10-30 ALKYL ACRYLATE CROSSPOLYMER, PARFUM/FRAGRANCE, PHENOXYETHANOL, GLUCONOLACTONE, SODIUM HYDROXIDE, SODIUM COCOAMPHOACETATE, LAURYL GLUCOSIDE, SODIUM BENZOATE, CITRIC ACID, TETRASODIUM EDTA, 1,2-HEXANEDIOL, CAPRYLYL GLYCOL, SODIUM COCOYL GLUTAMATE, SODIUM LAURYL GLUCOSE CARBOXYLATE, CALCIUM GLUCONATE, CITRUS AURANTIUM DULCIS (ORANGE) FLOWER EXTRACT, PRUNUS AMYGDALUS DULCIS (SWEET ALMOND) FLOWER EXTRACT, TROPOLONE [N2102/A].

 

 

 

Analyse des composants du gel douche Nuxe:

Comme toujours, ce sont les 5-8 premiers composants qui constituent majoritairement le « profil » du produit.  

De manière générale, un shampooing est constitué d’environ 70% d’eau, (voir plus) viennent ensuite des bases lavantes (environ 20%) et puis le reste, des composants annexes (additifs, extraits de plantes, etc).En ce qui concerne les shampooings, (ou même les gels douches, par exemple),  ce qui est donc primordial, c’est le choix des bases lavantes (aussi appelés tensioactifs) qui peuvent être soit très douces, -bien tolérés par la peau-, ou plutôt irritantes et/ou problématiques pour l’environnement.

La formulation se compose ici d’un mélange d’un tensioactif irritant le Sodium Lauryl Sulfate (2ème position), présent en plus grande quantité, associé et adouci par des tensioactifs plus doux comme le Caprylyl/Capryl Glucosideine (4ème) et Sodium Cocoamphoacetate et Lauryl Glucoside bien plus bas.

On est quand même un peu loin d’une « base lavante d’origine végétale ».

L’avantage de ce genre de formulation pour les fabricants, c’est que le tensioactif principal, le Sodium Lauryl Sulfate, -considéré comme le tensioactif le plus irritant-, est aussi parmi les tensioactifs les moins chers. 

Les bases lavantes les plus douces, les mieux tolérées par la peau, -les « acylglutamates » à base de sucre-, sont aussi les plus chères. 

Raison pour laquelle on trouve très peu de produits formulés exclusivement avec ces bases lavantes très douces.

Mais d’autres substances problématiques et controversées se sont également glissées dans la formule :

  • Le Phenoxyethanol, conservateur de synthèse controversé, potentiel toxique avéré (nocif pour le foie, notamment)
  • Se rajoutent des matières premières problématiques sur le plan environnemental; l’agent filmogène Sodium Acrylates/C10-30 Alkylacrylate Crosspolymer 
  • et le Tetrasodium EDTA, des substances polluantes.

On pourrait penser que les composants cosmétiques classés « polluants » seraient de manière générale « moins problématiques » que les composants controversés et avérés toxiques pour la santé. Sauf que tout est lié…

Si l’on prend par exemple le cas des microbilles de plastiques* qui polluent les lacs et les océans – ils sont ingérés par les poissons. Poissons que nous mangeons, par la suite.

Petit récapitulatif de la problématique dans cette vidéo (en anglais), très graphique:

  • En France, la commercialisation de produits contenant des microbilles de plastique dans les cosmétiques rincés – produits que l’on rince avec de l’eau – sera interdite à partir du 1er janvier 2018. Mais les océans et lacs sont déjà largement pollués par ces substances. Les microbilles de plastiques proviennent également d’autres produits du quotidien ; lessives, vêtements, etc.

Mais où sont d’ailleurs passés les « ingrédients d’origine naturelle » affichés dans le descriptif ?

Les « fleurs d’amandier et d’orange » vantées dans le descriptif du produit se retrouvent reléguées parmi les trois derniers composants en 20ème et 21ème position, ils sont donc présent en quantité infinitésimale. 

Verdict :

Dans la catégorie «substances problématiques et controversées» on retrouve : des tensioactifs plutôt irritants, un conservateur de synthèse douteux et des composants polluants. Et le % d’ingrédients naturels affiché ne fait plus vraiment sens, non plus. 

Pas très brillant dans son ensemble…. et assez loin des « promesses végétales », des pétales de fleurs.

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Commentaire: cet article date de 2018

Les compositions des produits peuvent changer, même une gamme entière peut changer d’orientation d’une année à l’autre et choisir de supprimer ou de rajouter certains composants, par exemple. Aucun site ou magazine de consommateur actualise en permanence ces changements, ce serait un travail gigantesque, à faire en continu. Et les articles ne sont pas supprimés à la simple demande des fabricants qui expliqueraient que les formules aient changé de formulation depuis la parution du test. Le test produit reflète par contre «l’image exacte du moment», les tests sont clairement datés.