Focus ingrédients – La face cachée du MICA : Tout ce qui brille…n’est pas or

MICA :ingrédient minéral en cosmétique

La face cachée du MICA :  Tout ce qui  brille…n’est pas or.

L’industrie des cosmétiques est en constante évolution, avec de nouveaux produits et ingrédients qui font leur entrée sur le marché régulièrement. Cependant, derrière ce dynamisme glamour se cachent parfois des secrets plus sombres. Aujourd’hui, nous explorons le monde controversé du mica, un ingrédient cosmétique courant, et son sourcing peu éthique.

Le mica est une matière première (un pigment) largement utilisée dans nos produits quotidiens, tels que les peintures automobiles, les ordinateurs portables et les produits cosmétiques (maquillage, notamment).  Cette matière a une belle brillance, résiste à la chaleur et utilisé dans les produits électroniques pour ses propriétés isolantes. 

Le rôle du mica dans les cosmétiques

Dans l’industrie cosmétique, le mica est un minéral largement utilisé pour ses propriétés scintillantes et sa capacité à ajouter un éclat subtil aux produits de maquillage comme -entre autre- les ombres à paupières, les rouges à lèvres ou les fonds de teint. Dans les cosmétiques, on le retrouve sous les appellations de mica ou le numéro INCI CI 77019.

Cependant, ce minéral précieux a une face cachée qui soulève des préoccupations éthiques.

Des mines illégales & travail d’enfants

Le mica est principalement extrait dans des régions du monde où l’exploitation des enfants est répandue. Certains de ces enfants sont forcés de travailler dans des mines de mica, exposés à des conditions de travail dangereuses et néfastes pour leur santé.

La majeure partie du mica provient d’Inde, issu de mines illégales. Dans les pays industrialisés peu de personnes sont conscients que sur place, de jeunes enfants travaillent dans des puits qu’ils ont creusés eux-mêmes jusqu’à 20 mètres de profondeur pour assurer la survie financière de leur famille. Leur travail est dangereux, ils sont mal payés et la plupart des enfants sont déscolarisés. 

Selon l’organisation d’aide à l’enfance Terre des Hommes, environ 30.000 mineurs travaillent dans les mines illégales de Jharkhand, en Inde.

  1. Une chaine de sourcing peu transparente

Pour quelques centimes par kilo, au mieux 120 à 300 roupies (l’équivalent de 1,44 à 3,60 euros) par jour, la production journalière est revendue à des acheteurs sur place, qui acheminent ensuite le mica sur le marché mondial via deux ou trois autres intermédiaires.  La stratégie de dissimulation implique de nombreuses étapes intermédiaires du commerce du mica. Au final, plus personne ne peut retracer la chaîne d’approvisionnement de manière claire. Ni les organisations humanitaires, ni les entreprises importatrices de mica ne sont ainsi encore en mesure d’exclure avec certitude le travail des enfants et d’autres violations des droits de l’homme.

2.Les implications éthiques pour l’industrie cosmétique:

En utilisant du mica provenant de sources peu éthiques ou peu retraçables, l’industrie cosmétique est liée (même de manière indirecte) à l’exploitation des enfants.  Cela soulève des questions éthiques importantes, notamment sur la responsabilité des marques qui continuent d’utiliser des ingrédients dont le sourcing est loin d’être éthique.

 

MICA : concerne aussi les femmes indienne dans la précarité

crédit: vikram-aditya_unsplash

Plusieurs pistes pour améliorer la situation

Le rôle des consommateurs dans le changement:

En tant que consommateurs avertis, nous avons le pouvoir d’influencer l’industrie cosmétique en demandant des produits fabriqués avec des ingrédients éthiques. En choisissant des marques qui s’engagent à sourcer leurs composants de manière plus éthique, nous pouvons envoyer un message fort à l’industrie dans son ensemble et contribuer à un changement réel et positif.

Le rôle des industries concernées  – sourcing du mica:

Le sourcing des composants cosmétiques doit être étudié attentivement pour garantir des pratiques éthiques tout au long de la chaîne d’approvisionnement.

 

  • Demander à la filière et l’industrie de s’informer et se positionner  (Responsible Mica initiative)
  • Étudier la possibilité de remplacer le mica par d’autres substances (le label de certification NATRUE a par exemple choisi d’autoriser le Synthetic Fluorphlogopite à la place)
  • S’engager pour une chaîne d’approvisionnement transparente et organisée  (Association Terre des Hommes)
  • Favoriser un sourcing plus transparent, éthiques (quelques initiatives en Finlande / USA)

 

Conclusion:

Le mica, un ingrédient cosmétique couramment utilisé, a une face cachée sombre liée au sourcing peu éthique et à l’exploitation des enfants. Il est temps que l’industrie cosmétique prenne ses responsabilités et s’engage à sourcer ses ingrédients de manière plus éthique, garantissant ainsi des pratiques de travail justes et sûres. 

En tant que consommateurs, nous avons la possibilité de soutenir les marques qui font la différence, et cela commence par être conscients des problématiques qui se cachent parfois derrière la beauté apparente des produits que nous utilisons au quotidien.

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